Vladislav Yerko
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Vladislav Yerko
L’auteur
Vladislav Yerko est un illustrateur ukrainien né à Kiev en 1962. Il a étudié à la faculté des livres graphiques de l’Institut Polygraphique Ivan Fedorov et a travaillé pour le design d’affiches de films. Il a été multi-récompensé pour son travail et est reconnu mondialement : Paul Coelho considère qu’il est le plus à même d’illustrer ses ouvrages.
Les journalistes ont qualifié le style de Yerko d’"entomologique" : le peintre a avoué lors d'une interview que dans son enfance, il aimait examiner les insectes, et c’est probablement pour cela qu’il porte une attention toute particulière à la multitude de détails de ses œuvres.
Une présence inquiétante
Au regard des illustrations de Vladislav Yerko, il semble qu’il soit inspiré par l’art des icônes slaves ; ses images sont souvent sur ciel d’or : le fond d'or des icônes est le symbole des cieux et du rayonnement sacré. Il doit reproduire la magnificence du royaume céleste où la nuit ne tombe jamais. Cela aurait cependant été difficilement envisageable dans le palais de la Reine des neiges, mais le brun-orangé des vêtements des enfants reste toutefois la couleur qui attire le plus l’œil dans cette composition et évoque, comme l’or, la pureté incarnée par Gerda.
Connaissant la propension de l’auteur à utiliser le jaune pour évoquer la chaleur, la joie ou le courage, l’invasion de bleu dans cette image retranscrit bien le caractère étouffant du froid et l’endormissement des sentiments qu’il produit chez Kay.
La salle du trône, devenue salle de jeu pour le petit garçon, est remplie d’une multitude d’objets qui encombrent l’espace. Kay, fasciné par les mathématiques et la logique depuis qu’il est sous l’influence conjuguée du miroir magique et de la Reine, s’amuse avec de petits objets manifestement en glace qui font référence à la logique et au calcul (notamment au travers des chefs-d’œuvre de l’architecture : le Taj-Mahal, la tour de Pise, le sphinx et… la tour de Babel)
La reine apparaît sous la forme de trois visages qui observent la pièce en faisant le signe de se taire. Il est difficile de savoir s’il s’agit d’un buste qui serait un élément de décoration de la salle du trône ou s’il s’agit réellement de l’incarnation de la Reine dans le mobilier. Cependant, le regard insistant porté sur les enfants et le lecteur suggère que c’est bien la présence de la reine qui se manifeste ici. De fait, Kay, le seul à tourner son regard vers les visages, est bien le seul à subir son pouvoir.
Vladislav Yerko, illustration pour La Reine des neiges, 2002
Vladislav Yerko, illustration pour Tales of Foggy Albion, 2009