L'auteur des Fables
On peut trouver à loisir sur la toile de nombreuses biographies consacrées à Jean de La Fontaine. L’un des points majeurs pour comprendre son œuvre est son admiration et celle de ses pairs pour les hommes de lettre de l’antiquité gréco-romaine. Ainsi, les oeuvres de La Fontaine sont des collations, c’est-à-dire des assemblages de traductions et d’interprétations des textes anciens. Dépendant du mécénat et du pouvoir royal, l’auteur, sous le couvert de la fable, parvient à une critique habile des moeurs de son temps.
Jean de la Fontaine est baptisé le 8 juillet 1621 à Château-Thierry en Champagne. Son père, Charles, est conseiller du roi et maître des eaux et forêts du duché de Château-Thierry. Sa mère, Françoise Pidoux, est la fille du Bailli de Coulommiers. Sa formation littéraire débute dans le collège de sa ville natale où il étudie la langue latine mais reste ignorant du Grec classique.
En 1641, il entre à l’Oratoire, une congrégation religieuse dans laquelle il ne reste que dix-huit mois. Entre les années 1645 et 1647, il étudie le droit à Paris et intègre un cercle informel de jeunes poètes, les chevaliers de la table ronde, au sein duquel il se lie d’amitié avec François Charpentier, Paul Pellisson ou encore Antoine de Rambouillet de La Sablière, quelque uns des hommes de lettres de son siècle. Après un mariage de complaisance avec Marie Héricart, la fille d’un lieutenant du baillage de la Ferté-Milon, il obtient en fin d’études un diplôme d’avocat au Parlement de Paris.
En 1654, il fait publier anonymement un premier texte, L’Eunuque, une comédie en cinq actes traduite et adaptée de la comédie de Térence. En 1658, à la mort de son père, il récupère sa charge qu’il cumule avec celle de maître particulier triennal des eaux et des forêts de Château-Thierry, qu’il avait achetée six ans plus tôt. Cette année là, il entre également au service de Nicolas Fouquet, le Surintendant des Finances de Louis XIV, qui lui commande une œuvre à caractère poétique glorifiant son domaine, le Songe de Vaux, restée inachevée suite à l’arrestation de son mécène en 1661.
Entré au service des grandes dames du royaume, la duchesse de Bouillon et la duchesse douairière d’Orléans, il rencontre son premier succès littéraire avec un conte, la Joconde, adapté de l’Arioste en 1664. Les deux années suivantes il publie deux recueils de contes grivois en vers inspiré de l’Arioste et Boccace.
Il commence à rédiger en 1667 ses Fables choisies et mises en vers, entreprise qu’il poursuit parmi d’autres œuvres jusqu’en 1779 et dont nous rappelons l’histoire éditoriale plus bas sur cette page. Il obtient en 1684 son élection à l’Académie française. En 1693 ses fables sont rassemblées sous la forme de la dernière édition publiée de son vivant, tombé gravement malade à la fin de l’année 1692, il s’éteint à Paris trois ans plus tard.