L’auteur

Errol Le Cain est né en 1941 à Singapour. Sans formation artistique, il réalise son premier film d’animation, La Souris enchantée, à 11 ans avec une caméra 8mm. Il en réalise un deuxième à 15 ans à l’aide d’une caméra 16mm, ce qui lui vaut d’être remarqué par des agents du distributeur anglais Pearl&Dean qui lui proposent de financer sa formation. En 1968, il devient illustrateur de livres pour enfants en freelance. Impliqué dans l’ambitieux The Thief and the cobbler connu pour ses problèmes de production (qui s’étend de 1964 à 1992) et son esthétique novatrice pour le genre du film d’animation. Il est le créateur d’une adaptation de La Reine des neiges diffusée sur BBC2 au Noël 1976, dans des décors de son invention.

Une figure maternelle ?

L’illustration est sans profondeur et sans relief, les animaux apparaissent comme découpés dans une guirlande de papier ou taillés dans un bas relief ; les personnages se dégagent sur un fond qui ne donne aucune perspective, ce qui peut être la représentation de l’égarement de Kay qui n’a aucune idée de l’endroit où il est ou de celui ou il doit aller. La seule personne qui structure son horizon est la Reine des neiges qui apparaît comme un pilier de fourrure, tellement grande par rapport à lui qu’elle penche la tête pour rentrer dans le cadre. La verticalité du personnage est accentuée par l’effet de cascade que produit sa fourrure d’un vert glacé et sa couronne de stalagmites.

Son visage est attendri et de carnation humaine alors qu’elle se penche sur l’enfant pour l’envelopper de sa fourrure. Pourtant, ses mains sont vertes et elle tient une guirlande de glace, signifiant ainsi à la fois qu’elle est maîtresse du décor et que sous les apparences, elle reste un être surnaturel.

L’enfant quant à lui est nettement désigné comme étranger au décor, et donc perdu, par la couleur de sa fourrure qui tranche avec les tons unifiés de l’ensemble de l’image.